samedi 8 mars 2008

Eros center/villa tinto revu pour d'Aerschot

Comme promis, un petit billet au sujet du projet de Franky De Coninck.

Franky (prénom bien choisi pour faire cliché dans le milieu) est le patron de la Villa Tinto d'Anvers. Il proposa en 2006 par courrier à la Commune de Schaerbeek de construire un complexe où pourraient travailler dans des conditions sanitaires strictes et sous contrôles les prostituées de la rue d'Aerschot. Pour cela, il propose un projet sur le principe de la villa Tinto d'Anvers.

La DH, qui semble la plus informée... nous en dit, que les esquisses du bâtiment ont été pris en charge par l'architecte Pierre Blondel, actuellement sur le projet du quartier Léopold en cours de construction du côté de l'Europe, du gros en quelques sortes. Ce projet consiste en un bâtiment de 750m² en surface au sol, sur 8 étages, avec dans les sous-sols, un parking, puis dans les étages, des commerces, et bien entendu des cabines de prostituées, ainsi que des appartements et des studios. Afin d'assurer la sécurité, il propose l'installation d'une antenne de la police dans les locaux. Et dans sa bonne âme, la location d'un carré pour une prostituée ne serait que de 75€ par journée, alors que selon lui, un carré coûte actuellement à une prostituée environ 200-250€. Pour se faire une idée, il est dit sur des forums qu'une prostituée demande entre 30 et 50€ la passe, soit de 4 à 8 passes dans la journée, simplement pour payer la location... à compter de 10 à 30mn l'acte sexuel octroyées, cela veut dire qu'une prostituée peut passer à 1h de travail à 6 heures pour les tarifs les plus élevés et les plus longs... Plutôt inquiétant! Bref, De Coninck apparaît presque comme un sauveur, si l'on admet que la prostitution n'est pas une mesure de dernier recours à la précarité des femmes, et qu'elles font usage de leur bon droit sur leur propre corps, passant notamment par sa commercialisation, en tant qu'objet consommable, un réceptacle comme le chantait j'ne sais pas plus qui dans une chanson qui prônait la tristesse d'un monde en décrépitude.

Bref, mais nous voilà à qu'est ce que la villa Tinto, qui n'est plus un projet mais bel et bien un temple du sexe en activité. Le bâtiment regroupe 51 cabines et un poste de police situés dans les rues piétonnes de Shiperstraat, le client entrant par une courte galerie. Chaque cabine des prostituées est reliée à l'antenne de police par un dispositif. Tout est standardisé, les dimensions de la cabine, les ambiances luminaires, une femme de ménage passe après chaque pause de 12h et les prostituées les louent pour 12h au maximum 6 jours par semaine. Toutes les femmes peuvent louer ces cabines, occasionnelles ou permanentes, il suffit de déposer sa carte d'identité, une caution de 100€, et c'est parti. Pratique, il encourage même quelque part la prostitution, puisqu'il n'y a là, aucun conflit de territoire, n'importe qui peut s'y prostituée, à condition d'accepter d'être fichée par la police. Il paraît que l'endroit étant semi fermé offre aux prostituées une meilleure reconnaissance, car l'ensemble des personnes qui y pénètrent sont des clients potentiels et non des jeunes comme j'en ai cité dans mon billet précédent, qui sont là pour insulter, braver un interdit qui n'en est pas un et se sentir en surpuissance face à un phénomène qu'ils ne comprennent pas forcément encore très bien.

A préciser, que la plupart de ces informations datent de novembre 2007, depuis lors, je n'ai rien trouvé de neuf sur la question.

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