samedi 8 mars 2008

De Haan / Le Coq

Dimanche dernier,
Sous un beau ciel gris,
Triste de nuages alourdis
Prêts à sangloter les larmes salées
D'un voyage marin éprouvé
Sur ce morne paysage vert teinté
De cet aura brunâtre propre à la ruralité dépassée
D'un espace pris dans la rotation
D'une tertiarisation
Que même Verhaeren aurait nié.

C'est sur ces mots d'un samedi en début d'après-midi que je débute la présentation de notre sortie de dimanche dernier. Nous étions, comme nous pouvons le lire sur le pignon de la gare, a Le Coq, bourgade balnéaire du Nord de la Belgique. Comme notre Deauville français, Le Coq accueille lors de la Belle époque du début du XX è siècle les premiers vacanciers. Depuis lors, le temps paraît figé au regard de cette architecture bourgeoise, qui rappelle étrangement le cottage ou la maison de vacances des industriels fortunés de la ville.

Ici, le faste rappelle les lieux de loisirs, de détente d'un temps que nos sociétés déconstruisent totalement dans un soucis de démocratisation des sites. A Le Coq, pas de bâtiments modernes, des immeubles à dizaine d'étages, entassement de la population, mais le charme irrésistible, même si froid, d'un lieu oublié par les promoteurs, en tout cas, pour ce qui concerne certaines belles villas bourgeoises toujours debout!

Bon j'arrête ma prose, mais ça fait plaisir de croiser un tel endroit! Ca fait bien longtemps (à vrai dire qu'à Deauville ou Cabourg en Normandie) que j'ai pu me retrouver dans ces ambiances vieillottes, d'un âge aujourd'hui dépassé. En tant qu'âme d'étudiant en Histoire, j'vous assure que c'est une bouffée d'oxygène, un peu comme le site de Bois-du-Luc, on se retrouve dans nos reliques du passée.

Le Coq appartient totalement à l'esprit des poèmes de Verhaeren. A travers les yeux du poète, nous prenons conscience d'un monde en mutation, un monde où se concentre les activités et les hommes dans les villes, qui deviennent bruyantes, insalubres. C'est à la fin du XIXè, début du XXème, que les stations balnéaires vont devenir à la mode bourgeoise, qui recherche le bon air, la possibilité de sortir de ces lieux insalubres (ouai, pas d'égalité encore, on est sous le régime méritocratique bien libéral à cet époque, aussi hypocrite que cela peut l'être, on y croyait dur comme fer). Au début, on se mettait au vert à la campagne, mais cela est trop aristocratique et souvent ennuyeux. Il faut trouver autre chose, avec des vertus dignes, celles de l'eau, espace de loisirs, de discussions, d'investissement, espace vierge à conquérir, les bords de mer deviennent tendance. Le Coq voit naître ces villas qui se louent au week-end, à la semaine auprès de la société anonyme du Coq sur Mer dès 1902.








Bien entendu, les loisirs de la Mer ne sont variés qu'en fonction de ses capacités financières... Equitation, Golf, ballade sur la plage (la baignade pas trop... vu le temps, bien qu'un courageux faisait trempette), cerf-volants, et activités diverses grâce aux étendues de sable laissant libre court à l'imagination.

Ce qui est amusant c'est que sur la plage, on aperçoit au loin des constructions massives, ces fameuses cités balnéaires d'un nouvel âge, compactes, s'élevant devant l'horizon comme des forteresses. Faut dire qu'en voyant ça au loin, on respire vachement mieux à Le Coq.


Bref, pour finir notre petit tour d'horizon, nous avons mis le cap à la ville suivante, Blankenberge, qui justement est constitué d'un charmant port fermé par d'imposants immeubles. J'ai surtout halluciné au sujet d'un nouveau concept de jeu proche du port justement, une sorte de mini billard / golf. C'est-à-dire que la piste de jeu c'est celle d'un mini golf, mais celle-ci est surélevée et l'on joue avec une queue de billard.













et pour finir, juste parce que c'est cliché, et qu'à un an bxl on aime bien ce qui est cliché:

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il n'y a pas à dire, De Haan, c'est ma station balnéaire préférée... N'y manque qu'une seule chose: les brises-lames si typiques du paysage de la côte... j'aime bien m'y avancer quand la marée est haute!