mardi 18 septembre 2007

Une journée à l'ULB

Nous y voilà pour une nouvelle journée. Rien de plus banal au demeurant. Réveil à 9h, préparation avec la joyeuse troupe pour se rendre à l'ULB après un pti déj rapide.

Une grande journée de travail s'est annoncée. Ouai, l'article pour la Table Ronde Rhin Sud doit avancer, et aujourd'hui il aura fait un bon fulgurant. J'ai plus ou moins bouclé ma bibliographie, bien que j'aurai encore de quoi creuser les questions liées à des concepts ou des notions telle que la "ségrégation", l' "intégration", le "communautarisme", l' "altérité", l' "assimilation", le droit à la "différence" (dont le traité de Michel Wieviorka, un Alsacien de l'Université de Strasbourg qu'il me resterait à lire, mais je l'attaquerai peut être un peu plus tard). J'en apprends des choses sur notre douce France, qui jusqu'à présent n'avait pas vraiment connu de grave conflit lié à la question identitaire. Néanmoins, comme le disait un politologue qui a travaillé sur la question du communautarisme, "le système français, basé sur un républicanisme universaliste d'intégration", connaît depuis quelques années de plus en plus de déboire, justement, parce qu'on se situe dans un système assimilationiste et non intégrateur sur la base communautariste, comme c'est le cas aux Etats-Unis ou en Angleterre (me semble-t-il également) où les communautés sont reconnues. Or, un organe institutionnel officiel, dont j'ignorai l'existence jusqu'alors, le HCI (Haut Conseil à l'Intégration) créé fin 1989, brandit le spectre de la terreur communautaire dans notre pays. Le communautarisme est pour eux la pire menace à l'Ordre national, du simple fait, que certains pourraient se définir autrement que comme français, ou attachés aux valeurs sacrées de la République. Bref, j'en apprends des choses.... et les Asiatiques trouvent un nouveau souffle dans mes ambitions de recherche. Mais bon, je ressens ma dure condition d'Historien qui doit bouffer des autres sciences humaines (sociologie, anthropologie, géographie, ethnologie...) pour mieux cerner tout ça.

Donc aujourd'hui ça aura été grand débrieffing sur tous ces travaux, dont la bibliothèque de l'ULB regorge de ces plaisantes lectures.

A midi petite pause avec Véro et Renaud (un futur sociologue, étudiant à l'ULB), au cercle des étudiants étrangers. J'ai donc appris un peu comment fonctionne les associations étudiantes et les cercles, dont j'avais quelques éléments d'intérêt personnel, parce que je trouvais hallucinant le système de Louvain la Neuve. Mais je reviendrai la dessus la prochaine fois. Petit sandwich, suivit d'une grande attention de ma part aux joueurs d'échec pour comprendre comment fonctionne ce jeu, et je reparti sur les chemins tortueux des mots qui se finissent en "ion" pour mon article.

Puis au soir, quand l'heure de rentrée sonna, on a finit par se convaincre que nous allions visionner le nouveau film de Michael Moore, SICKO:

Il y critique le système de santé américain en comparant nos système européen, pour même finir sur le système cubain, qui regorge de médecins et d'un système "socialiste" de santé, c'est à dire que tout le monde peut y bénéficier et gratuitement.
Comme toujours, Michael Moore est très incisif, il n'hésite pas à trouver les sujets difficiles pour faire percuter son auditoire, et n'hésite pas à dénoncer les pratiques meurtrières (je trouve que c'est le mot le plus adéquate) des assurances maladies privées, qui cherchent à accroître au maximum leur profit, quitte à refuser des opérations coûteuses qui permettraient à certaines personnes de guérire.






Alors attention à ce qui se passe chez nous, car si N. Sarkozy était amené à libéraliser le marché de la SECU, nous risquerions bien de finir avec des factures de 2000€ pour se faire soigner une cassure, et ça, ce n'est que le cas d'une fracture, alors n'imaginons pas les maladies plus graves.
Ce film fait parti d'un cycle organisé par une sorte d'association placée sous le signe de Che Guevara. Ils exploitent même son nom dans des petits autocollants qu'ils distribuent, "CHEnge the world!".










d'ailleurs ci-contre, une charmante étudiante et sans doute militante vous présente le nouveau t-shirt de soutien ====>>>>>>







Mais j'vais vous en dire un peu plus. Avant le film, et comme c'était le premier "film résistance" diffusée en cette rentrée universitaire, un jeune homme nous a invité à mieux connaître "COMAC", une association qui invite à les rejoindre, les gens qui s'offusquent face à la misère du monde, et qui ont envie de battre en brêche à tout jamais l'incivilité et l'injustice. Bref un programme intéssant, car il est temps que les choses bougent un peu sur cette planète. Mais je ne ferai pas mon discours d'altermondialiste ici.


Après cela, nous avons eu le droit à un petit exposé sur le marché des médicaments en Belgique, introduisant ainsi le film que allait être projeté. Selon les statistiques qui nous ont été projetées, nous avons pu remarquer, que la grande majorité des fonds investis par les grandes multinationales pharmaceutiques étaient vouées à la publicité, et que la recherche était nettement moins lucrative. De même, il paraîtrait qu'environ 80% des nouveaux médicaments mis sur le marché sont d'ancien médicament, sans que les mollécules aient été en quoique ce soit modifiées. Bref, un marché où seul la couleur de la boîte et éventuellement celles des pillules changent. Les consommateurs de ses médicaments traitent alors avec des médecins qui profiteraient de commissions de la part de ces lobbys, payant alors, chèrement les moyens de leurs guérisons. Le jeune homme précisa d'ailleurs que les médicaments en Belgique sont bien plus chers qu'en France par exemple.


Afin de nous sensibiliser suffisamment, il rajouta la solution "comac", qui consiste à un appel d'offre de la part de l'Etat auprès des groupes pharmaceutiques sur la base de contrat à durée déterminée, et surtout après test d'efficacité des différents médicaments soignant les mêmes pathologies, afin de trouver le meilleur dans un rapport qualité/prix.


Mais voilà pourquoi tout ça me parut un peu risible... Le jeune homme en question était très ému de parler devant tant de spectateurs heureux de voir le film de Michael Moore craqué sur un site de téléchargement, piraté à 1 euro la séance, alors qu'il sort au cinéma demain! Hé ouai, chez "comac" cinéma résistance c'est exploitation des droits d'auteurs, et payant de surcroît! Ensuite, l'assemblée dans laquelle j'étais présent, munis de leur "mitraillettes" (pour les nons connaisseurs, ce sont des américains à la française.... pain, hamburger et frites) et des bouteilles de bière. Toutes des personnes prêtent à refaire le monde aussi: "demain c promis je change de tête, parce que là, mes cheveux j'en peux plus!" ; "ah ouai, moi non plus, d'ailleurs j'aurai pas du les laver!" ; "Michael Moore faut faire trop gaffe, parce qu'il montre que ce qu'il veut bien nous montrer! " (peut être un type qui faisait parti du groupe de travail sur le sujet ""critique des médias"")... etc etc etc....


Après cela, ben j'n'avais plus la force de relever, alors j'ai écouter la fin de l'exposé, puis on a regardé ce film qui en dit long sur un aspect précieux de nos Etats Providence, dont il faut lutter pour que tous puissent bénéficier des mérites de la santé et de la retraite. Il fait réfléchir....


Puis nous sommes rentrés en refaisant le monde dans les rues d'Ixelles jusqu'à l'appart', pour manger nos délicieux restes de ma bouillie birmane, la soupe de carottes de Véro, notre terrine et notre baguette... A j'oubliais, nos bonnes olives piquantes en semi apéritif, qui s'est quasi fini en bouffe général, à piocher un peu dans tous les plats en même temps.


And now.... go to sleep, parce que c'est bien beau d'avoir une vie active comme ça, si on n'a pas d'énergie.
Pour les intéressés de "COMAC" : ==>> http://www.chengetheworld.org/fr/index.php
(mais attention: ceux qui mangent chez Mac Do', ou chez Quick, veuillez vous abstenir de les fréquenter, parce que vous participer à la mondialisation!!!! Donc y'a pas de ça chez Comac, en revanche, pas de soucis, vous pouvez porter le béret commercial du Ché, et un Levis en jeans, là, vous êtes welcome!)

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