mardi 12 août 2008

Le meyboom






Samedi, c'était la 700 ème édition du Meyboom, une fête qui remonte à, il y a 700 ans, et qui est inscrite à ce fameux patrimoine mondiale immatériel et oral de l'Unesco. 700 ans..., donc cela aurait débuté en 1308, un 9 août, lorsque les arbalétriers de Bruxelles ont reçu ce droit du roi Jean, suite à leur victoire sur les Louvanistes.



Le Meyboom, c'est un savant cortège bon-enfant, qui déambule dans le centre de Bruxelles, s'arrête à la Grand' Place, pour finir rue des Sables, là où le Meyboom est planté, avant 17h, car, paraît-il, si celui-ci n'est pas planté avant cette heure-là, c'est le malheur qui s'ébranle sur la cité.

Aussi, ce privilège ne tient que si la confrérie plante chaque année le Meyboom, car si jamais elle rate une plantation, ce privilège passe au main des Louvanistes. Autant dire qu'une rivalité à ce sujet, semble être bien existante, puisqu'on lit sur leur site, la catastrophe de 1939, où des hommes de Louvain ont tout mis en oeuvre pour voler le Meyboom lors des festivités, et ont failli réussir. Heureusement que les Bruxellois ont vite réagi et rétabli la situation.

Nous avons donc eu l'occasion d'assister à une des plus anciennes fêtes de la ville de Bruxelles, qui raconte l'histoire des faubourgs, des rivalités entre les villes. La rue des Sables, la rue du Meyboom, sont des rues de l'extérieur de Bruxelles, qui ont été totalement revues dans les années 1950, lors de la grande restructuration urbaine, avec la construction du centre administratif, de la gare du Congrès, et l'esplanade. Fini les auberges à l'extérieur des murs de la ville, fini les granges, les marais, les "bas-fonds" de la ville à cet endroit, où le Meyboom trouve sa plus profonde essence.

Néanmoins les noms des rues y ont gardé le souvenir, et le bar du coin, au milieu de ce nul part, de ce néant de béton y garde tout son charme, ainsi que l'installation de cette fête. Il est vrai, que lorsqu'on y passe dans la semaine, le quartier à l'air si morne, si bétonné, si déserté, alors que cette fête y a mis un tel charme! J'avais l'impression de le voir revivre.

En effet, sur le chemin du cortège, composé d'une garde avec leurs arbalètes (le tir est impressionnant, ça fait un de ces bruits!), sa fanfare, ses géants, ses majorettes, ses édiles, et toutes les personnes les suivants, jusqu'à ce que le Meyboom trouve sa place en plein croisement à l'extrémité de la rue des Sables, dans une bouche d'égout pour le faire tenir (ça c'est l'effet moderne sur une fête traditionnelle.

Sur le chemin, le Meyboom est en parti décharné, car ses feuilles, dit-on portent bonheur. Il est important pour cela de conserver les branchages, pendant l'année en cours, pour récupérer les nouvelles l'an prochain. Peut être que la malédiction s'abattant sur la ville vient de ça. Car si le Meyboom n'est pas planté à l'heure, il n'y aura plus de branches porte-bonheur pour la population!





Puis on finit avec une beuverie de Piels et de Kriek près du musée de la bande-dessinée, rue du Sables, avec musique d'ambiance, au milieu des fanfarons, des édiles du Meyboom, de la police souriante et complice de la fête, heureux d'avoir vu le Meyboom planté et le drapeau de la confrérie hissé!



A l'année prochaine...

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