Néanmoins, lorsque l'Europe s'ouvre, c'est 19000 personnes selon les chiffres recueillis par la DG communication des I.E. qui font la queue aux portillons des bâtiments. Alors qu'est-ce qu'était cette porte ouverte? L'Europe se doit d'être un peu plus proche de ses citoyens, et pour cela, une fois par an, nous avons le droit, sans aucune démarche administrative ou demande quelconque, la possibilité de pénétrer les immenses bâtiments où fourmillent les fonctionnaires de la C.E.
Une ballade du Parlement à la Commission, passant par le Conseil économique et social, ponctuée de danses folkloriques donnant un aperçu de la richesse culturelle de notre grande Europe unie, puis un florilège des Partis politiques nous représentant, s'étalent devant nos yeux embourbés dans cette masse humaine qui se précipite de stand à stand.
Bien entendu, ce n'est pas pour autant que l'on aurait croisé Baruso dans les couloirs, nos députés européens qui tenaient stand par pays, ou bien encore de réelles informations concernant les enjeux européens, enfin quelque chose qui explique vraiment l'oeuvre de cette journée. Pour ainsi dire, nous étions projetés dans un amas de population flottante circulant en vague rapide aux stands où l'on distribuait des souvenirs, des prospectus, des posters. De temps à autre, un stand plus intéressant que l'autre, comme celui du développement de la nourriture bio, où l'on prend le temps de discuter avec le visiteur, où l'on nous exposa clairement les revendications et proposa au milieu d'un apéritif bâtonnets de carotte et vin bio de signer une pétition contre les mesures européennes concernant l'obligation d'additifs chimiques aux aliments biologiques pour enfant.
Mais ça... ça doit être le côté vert, un peu baba cool, on gère par habitude des manifs, on sent la droite plus dépassée de ce côté là, et étrangement le PSE aussi...
Tout d'abord, nous nous sommes arrêtés au Parlement Européen, admirant la grande salle des débats où se joue réellement la destinée de l'Europe. De là, nous avons déambulé dans les larges couloirs, offrant parfois le sentiment d'être dans une réelle ville couverte, où s'enchaînent les oeuvres d'art dans les cages d'escaliers, ou dans les grands halls.
De là, nous nous sommes rendus au Berlaimont, où se trouve la Commission Européenne, ce fameux bâtiment qui a tant défrayé la chronique, par sa laideur. Bon, il est quand même un peu plus beau maintenant. En revanche, j'ai trouvé sa structure assez incompréhensible. Je n'ai jamais réussi à comprendre comment je m'étais retrouvé d'une aile à une autre... Un petit commerce s'y trouve, où l'on peut acheter des boîtes de chocolat, des journaux d'un peu partout etc etc... Bref, une sorte de petit Relay, mais cher.
Enfin, notre journée s'acheva dans le bâtiment du Comité économique et social, où les régions se sont retrouvées pour faire un petit peu de marketing territorial. J'y ai retrouvé à ma grande surprise deux choses sympathiques, déjà le Frioul, région d'origine de la familia, qui vendait pour 10€ un Verduzzo très très bueno, et ensuite, et là, grande surprise, la ville de Mulhouse qui exposait de la documentation à un stand! Après avoir discuté un peu, le type m'expliquait que Mulhouse bénéficiait d'une bonne représentation à l'Europe parce que l'Alsace payait en pot commun et non par ville représentée auprès de la commission, et que Mulhouse a tant d'aménité qu'il aurait été dommage qu'elle n'ait une bonne représentation!
Mais bon, le résultat réel de cette journée?
L'Europe nous a paru en mal de popularité, et pour cela, elle dût soigner son image. Les portes ouvertes ont vraiment été gâchées par la superficialité de l'événement. Nous étions donc surtout là pour voir les bâtiments, et prendre un bain de foule, voir l'un ou l'autre groupe folklorique, et ensuite, et à mon avis, vu l'avidité avec laquelle les gens se jetaient sur les stands à cadeau, pour récupérer le max de souvenirs gratis.
Résultat?
Nous avons 5 sacs en toiles estampillés Europe, de la documentation en double, triple, quadruple, une lampe de poche gagnée à un quizz bidon, des règles de mesure au nom de l'Europe, environ 8 stylos différents (europe, partis politiques, DG spécial), 4 peluches bleus avec l'Europe comme noeud papillon, un étui pour CD, des crayons et craies grasses de couleurs, mais nous avons râté les parapluies européens, les casquettes européennes, et sans doute d'autres choses encore....
L'image de cette journée?
Des gens rentrant avec pleins pleins de cadeau, sur la route du retour, on pouvait croire à un exode... Des gens les bras pleins de bagages déambulant l'air blafard dans les rues des institutions.
Nous, c'était pareil, puisque certaines choses nous intéressaient également, mais nous avons évité de faire les stands juste pour demander le sac en toile. D'ailleurs je me demande vraiment à quoi tout cela aura pu servir. L'Europe a en tout cas gagné sa journée par autant de surprises distribuées. Néanmoins, elle nous est restée froide, inaccessible, sans réelle accompagnement à la compréhension de son rôle. On nous a jeté son faste à la figure, mais au-delà, qu'en retenir?
Peut être ce discours contradictoire sur le développement durable, la réduction de l'utilisation du papier, l'utilisation de matières synthétiques ou renouvelables pour économiser le pétrole dans les fibres textiles.... L'image de la documentation accumulée est assez parlante à mon avis, sachant que 19000 visiteurs ont été présents, et combien de déchets y a-t-il eu encore... Bref, l'Europe, même dans sa campagne de proximité reste bien loin de ses citoyens et dans un monde très technocratisé.
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