mercredi 30 janvier 2008

Une journée à Bruxelles...

Petite note d'ambiance de ma vie matinale bruxelloise.
(Enfin, quand je dis matinal..)

Réveil difficile, plutôt embêtant pour un tout jeune enseignant stagiaire... Mais bon, même s'il est 7 heure, qu'il fait encore nuit, ils annoncent à la radio: "Soleil aujourd'hui! et Joyeux anniversaire à tous ceux qui sont nés aujourd'hui". Ce n'est pas mon cas... d'ailleurs faudrait quand même que je pense à me lever. Thé, hé oui, exceptionnellement pas de café, pas que ça me fasse un sale effet sur l'estomac, en plein cours.. ce serait détestable, accompagné d'un morceau de tarte préparé la veille. Elle est pourtant bonne, mais il y a comme un frein au plaisir matinal.

Je descend, les yeux vaguement stabilisés, je grimpe sur mon vélo et j'attaque la route pour me rendre à l'Athénée A. Thomas, à Forest. C'est pas trop loin! Plutôt cool comme chemin. Mais bon, ça caille, les freins de mon vélo ont décidé de se mettre en grève justement ce matin là, ce qui est une bonne idée, surtout à Bruxelles, une ville au cent dénivellé... Bref, le jonglage habituel, la râlerie, expression caractérisée par un visage rougie et paralysée par le froid, traversé par quelques sillons de glaces, traînées lacrimals d'yeux encore ensommeillés.

Arrivé à l'Athénée, comme d'habitude, au poste de la cours de récré, là où je dois attendre avant le feu vert qui me permettent de rejoindre la classe où m'attendent mes élèves.

- QUOI??????? LES 6ème C SONT EN SORTIE CINEMA???? A CETTE HEURE-CI?
- Oui, désolé, vous commencez à 11h finalement. C'est chouette vous pouvez soit rester en salle des profs, ou rentrer chez vous, vous n'habitez pas loin je crois.

je partais déjà, le "crois" résonnait encore vaguement dans le couloir entre les "hihihihi" et les - censurés - autres bruits de couloir.

Bon j'ai deux heures et demi à m'occuper, ce qui n'est pas tellement la mort, hein. J'me décide à squatter un bar du coin, histoire, de boire un ...... ouai j'sais, j'disais le contraire, mais là plus rien ne m'aurait arrêté, un ... café.

C'est au Café "Au Paradis" à forest, à quelques grands pas de mon Athénée que je pose mes guêtres. C'est un quartier populaire, sympatoche, du moins il y a de la vie, et d'après le café, ça m'a tout l'air d'être une dominante espagnol. Le Café Paradis est tenu par une charmante petite dame, Marguerita, qui propose mille choses avec votre café. Mais, attention, pas d'alcool pour bibi, il enseigne dans quelques heures. Ce ne serait plus les joues rougies par le froid, mais par la chaleur du coup sang. Ce qui est sympa au Paradis, et ça semble un peu partout dans le quartier, c'est que les tables sont en ligne accolée, et non individuelle. Il y avait aussi Marco, la mascotte du bar, un berger allemand tout joyeux.
La musique qui passait dans le transistor était de celle qu'on entendrait sur la riviera de la Costa del Sol, rythmé par un beat de pop'-rock. Déco? Typique du vieux bar des habitués. Tout en bois, et des coupes, des coupes partout, mais vraiment partout, ornés de quelques coupures de presses au sujet de tournoi de quilles. Au fond trone également une carte de l'Espagne éditée par la Banco de Bilba. Les vieux sont au bar, accroché comme les coupes sur leur devanture sirottant la spécialité de la maison, Une Bière-cigarette. Une dame, un peu marginal, assise à l'entrée du bar, qui vous dit bonjour et aurevoir, parle de temps en temps dans le vent, s'adressant à l'imaginaire du café. Marco (la mascotte) est assez intrigué, et parfois se rend près d'elle, mais très vite ennuyé de converser avec une humain disparaît en s'approchant de la porte, en grommelant. La vieille dame lui ouvre alors la porte, et Marco s'en va, arranguant les passants... La patronne sort alors pestant de l'intelligence de son chien, à savoir ouvrir les portes.

Et moi dans tout ça.... J'suis là avec mon papier, mon stylo, mon café, mon verre d'eau, et remarque que c'est l'heure de retrouver mes élèves de 5ème pour leur parler de la colonisation... Et si j'commençais mon cours en leur parlant du café?

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