mardi 24 juin 2008

Un hôtel dans une église?


Dans le registre des histoires intéressantes, une plus d'actualité, est celle concernant l'église jésuite face au Botanique. Depuis quelques années, celle-ci est totalement désaffectée, les pères jésuites ayant décidé de rejoindre une nouvelle demeure. On y organise aujourd'hui des concerts (comme les Verts l'ont fait il y a quelques jours), mais très bientôt, toute activité va toucher à sa fin, puisque ce monument sera totalement réhabilité.

Quant on dit réhabilité c'est vraiment le cas! On va y aménager un hôtel de luxe, aménager paraît-il aussi une piscine, et dégager la cloche. Et dans cette partie du clocher, devrait se trouver la suite la plus luxueuse de l'hôtel, à savoir la chambre présidentielle! Rien de moins. Enfin c'est le gros projet, qui semble surfer sur la vague de l'acceptation.

Bon des projets de ce genre ont déjà leur précédent à Bruxelles, puisque l'église des Brigittines est devenue un centre artistique, et un concert en ces lieux reste quand même un événement à voir au moins une fois. De plus, l'église du Gesu près du Botanique a une particularité intéressante, c'est que derrière sa façade, il y a un cloître assez important, ce qui offre au futur hôtel une place de choix, et surtout de l'espace. L'église n'en sera que la fantaisie de celui qui aura les moyens de dormir dans son clocher.

Mais ce que j'ai vraiment trouvé intéressant sur ce projet, c'est la façon dont l'accord a été conclu. En Belgique, tout comme dans les autres pays européens, notamment dans le mien, ma chère France, on a vu ces deux dernières années des tentes se monter sur les places publiques, pour rappeler aux gouvernants le problème du logement, et surtout celui des SDF! Promesses, et promesses, pourtant les choses ne bougent pas vraiment plus que cela. D'ailleurs en Belgique, le type qui était sensé s'occuper de cette question a été très vite viré du gouvernement constitué suite à une mauvaise blague où on le voyait dans sa voiture stationné devant les institutions, prétextant qu'il était victime lui-même de la crise du logement (cf un lointain billet précédent).

Pourquoi revenir sur ça... Lorsque les jésuites ont quitté leur cloître, ils ont émis un projet tous ensemble, qui était différent de celui qu'ont voulu mettre en place des associations d'aides aux logements, de lutte contre la précarité, et de soutien aux sans-papiers. En effet, les jésuites partis, les SDF, les sans-papiers ont investi les lieux, aménagés par des associations, qui espéraient établir dans ce large espace, une ASBL de réinsertion dans la société, en utilisant ces locaux pour loger ces populations déshéritées, et les aider à partir d'un nouveau point d'appui et d'une structure bien présente un retour à la vie. Les Jésuites comme je le disais n'avaient pas prévu ça, puisqu'ils avaient déjà vu le fameux projet de construction d'un hôtel luxueux dans leur cloître, où l'on y mène en général une vie tournée vers la méditation, la chasteté et la pauvreté, un peu comme le Christ. L'idée associative apparemment les a moins touchée que le cachet des investisseurs, et ils ont demandé à ce que les SDF soient expulsés de ce haut lieu, où règnera désormais l'argent (il faut bien payer les chambres), la chasteté... n'y croyons guère dans un hôtel aussi luxueux soit-il, et la méditation? hmmmmmm....

Les jésuites sont entrés dans le monde en sortant de leur cloître, et apparemment, ils ont vite rattrapé leur retard!

samedi 21 juin 2008

La vach'art dramatique à Bruxelles

En 2003, Bruxelles avait accueilli la fameuse exposition internationale Cow Parade, au cours de laquelle plusieurs artistes internationaux ou locaux ont peint une vache en fibre de verre, puis la laissèrent paître tranquillement dans un recoin de la ville. Qui aurait pu penser que cela était le début d'une véritable histoire à la belge?!

Cette manifestation a remporté à la fois un vif succès, et une vive polémique par la même occasion. En effet, la presse a d'abord encensé l'évènement, puis s'est amusée à le démonter, suite à des intérêts marketing trop importants des banques belges et autres industries qui ont parrainé telle ou telle vache, puis pour finir, a marqué son indignation sur les méfaits que subissaient les vaches, dont le point culminant a été le vandalisme que certaines d'entre-elles ont subi, et même la disparition de Deci-Bella, une vache parrainée par Fortis. Les organisateurs s'enflamment alors, expliquant que ces vaches seront après l'exposition plein-air vendues aux enchères, omettant le fait que les parrains (banques, industries, etc) toucheront 22% du pactole remporté, se remboursant alors une partie de leur investissement. Le reste sera versé à une oeuvre caritative. L'artiste dans tout ça, celui qui a peint l'oeuvre? apparemment rien n'est prévu pour lui.

Après qu'on ait reçu la lettre de réclamation de Déci-Bella, qui appelle à "l'émeuh - te", une seconde vache a disparu, mais on en parla moins... Jusqu'au jour, où on a retrouvé sa moitié, puisqu'elle aura été immolée, symbole de la grogne des artistes qui demandent un art décommercialisé! La presse s'enflamme comme jamais, au point que des leçons de morale de-ci de-là apparaissent, signées du sabot de la vache, comme la fameuse vache Victorine:

"Aujourd’hui, seuls les hindous nous honorent encore. Aux Indes, nous sommes libres et protégées de Krishna (…) Et c’est sans compter qu’en retour, nous y offrons aux hommes notre lait, nos fils pour qu’ils tractent les charrues et notre bouse pour qu’elle nourrisse la terre (…) Là-bas, nous sommes encore sacrées. Et présentes dans les villes telles des ambassadrices rappelant aux humains le respect qu’ils doivent à leur terre nourricière. C’est un peu pour cela, aussi, que nous étions installées pour l’été à Bruxelles".
Bon, ce que vient faire cette morale soit-disant pro-artistique en donnant une justification sacrée, se moquant même des Hindous, du fait qu'ils vénèrent de vraies vaches eux, et non des vaches peintes, et de surcroit constituées en fibre de verre, sans compter le sponsoring fait derrière, c'est un peu exagéré. Néanmoins, vu la fureur médiatico-artistique du moment, on s'aperçoit que cette triste indignation mène au point culminant du n'importe quoi!

Pour clore ce scénario de l'improbable et pourtant du réel, les organisateurs de l'exposition sont jusqu'à aller demander le renfort des services de l'ordre et de société de sécurité pour faire face à l'assaut des commandos anti-vaches et des vandales. Certains pensaient même placer les vaches sous cloches et demander à ce qu'une enquête sérieuse soit ouverte, puisque ces actions faisaient pâlir l'image de la capitale. Bref, encore une fois le spectre de la société sécuritaire est brandi pour se débarrasser de ces artistes embarrassants, finalement les seuls laissés pour compte de cette campagne marketing et commerciale. N'empêche, c'est peut être con.... Mais ils ont dû vraiment se marrer à organiser ces enlèvements!

Sinon, ben j'en ai croisé deux de ces vaches ces derniers jours... C'est ça qui a motivé ce billet d'ailleurs! La première dans une école à Uccle, près de Drogenbros, qui est maintenant la vache chétive des enfants, puisqu'elle sert d'attraction dans la plaine de jeux de l'école. Elle est bien sûr à l'abris des regards, mais apparemment, sous témoignage d'un élève, sa vie est dure, puisqu'elle aurait déjà été par deux fois victimes d'une chute de la tête... La seconde était par contre à l'extérieur, en train de paître dans une ruelle de Woluwe-St-Lambert, sans doute qu'elle doit y vivre des jours heureux maintenant.

Incroyable histoire.....

vendredi 13 juin 2008

Un quartier des millionnaires à Bruxelles

Récemment, comme souvent sur ce blog, nous avons l'information à chaud de mes découvertes! Mais sans doute, ces informations là sont ancrées dans la culture bruxelloise dès l'enfance. En tout cas, j'ai découvert sans que cette découverte m'appartienne, un quartier fort étrange tout au fond de l'avenue Louise, côté Bois de la Cambre!

On l'appelle le "square des milliardaires", mais depuis que nous sommes passés à l'Euro, celui-ci a été déclassé et n'est plus que celui des "millionnaires".

Tout commence par une petite place, sorte de rond point intérieur, servant de parking, mais surtout d'entrée vers le square du bois, ornée d'une statue de J. de Lalaing, celui dont nous avons parlé la fois passée, au sujet du mât électrique de Schaerbeek.


Derrière les "cavaliers luttants", une longue rue, close par un imposant portail automatisé renferme paraît-il les grandes fortunes de Bruxelles! Au départ [selon mon éternel site d'info eurobru], c'était l'emplacement d'une maison de campagne d'un industriel bruxellois, qui fut loti après sa mort. Néanmoins, ce lotissement s'établit autour d'un règlement strict:

"il faut que chaque habitant du square soit d'occupation honorable et bourgeoise".















Pourtant, juste à côté de ce richissime clos, il y a un pissoir public et gratis. Il est dit qu'il a été détruit, pourtant il subsiste deux pans d'urinoir, donc si jamais vous avez une envie pressante, sachez qu'au fond de Louise, y'a moyen, tout comme contre Ste Catherine! Il y a du bon près du square du bois. Je rêve juste de pouvoir y entrer un jour, il paraît qu'une maison a été décorée par Delvaux.

Bon, juste pour un ordre d'idée, un appartement à loué, 175m², cuisine équipé, garage, ça vaut 6500€ par mois. Pour les appartements à vendre, je garde la discrétion, puisque... c'est horriblement coûteux, mais juste pour indication, il n'est même pas besoin de se présenter pour visiter un appartement sans la lettre de notoriété bancaire, soit une garantie d'au moins 1 millions d'euro!!!!!! Bien bien bien, square du bois, voilà une belle adresse bruxelloise!

Porte de Halle


La porte de Halle est l'entrée médiévale de la ville de Bruxelles. Du moins... l'entrée, plutôt l'une des entrées de l'ancienne ville, puisque la plupart des autres ont disparu, comme Porte de Namur, porte de Schaerbeek, etc, etc...

Le week-end dernier, dimanche, ce fut la porte ouverte de la Porte... Nous avons pu revivre un instant dans les marges de la ville de Bruxelles, en escaladant l'imposant monument, qui renfermait les rouages du pont-levis, la salle d'arme, les couloirs d'accès aux meurtrières et aux fosses











murales par lesquelles les bourgeois jetaient l'huile bouillante ou toute sorte d'objets sur les assaillants.
L'exposition présente dans le bâtiment retrace un peu cette histoire, notamment par de multiples représentations de l'édifice au cours des siècles soit en peinture, soit en dessin, expose une partie de sa galerie d'armes, un berceau... oui un beau berceau qui aurait contenu un petit bambin royal, les bijoux des corporations, pour tout ce qui concernait la période historique.

Les bijoux
des corporations étaient dans tout cela, ce que j'ai trouvé le plus incroyable. Le grand-maître portait un imposant collier en argent avec les armoiries corporatives, les faits d'armes, et des symboles multiples. Ca devait peser lourd, mais ces hommes devaient être sans doute fort robustes!







Dans l'historique il est dit que la porte a sans doute pu subsister pour son passé de prison jusqu'au XIXè siècle. On imagine bien ce côté lugubre pour un tel édifice, une véritable forteresse au coeur de la ville. Et y pénétrer, c'est ouvrir la porte du passé, et une vision d'un Bruxelles ancien, dans laquelle court le courant d'air médiéval ou renaissant des invasions et des intrigues de palais...

La Feria Andalouse au Heysel


Toujours sur le même week-end, après les grandes courses de l'Europe, nous voilà au Heysel, à la Feria, fête reconduite chaque année si j'ai bien saisi. Mais bon, on s'attendait à faire un véritable voyage en Espagne sous l'atomium, prévoyant même d'y manger et pourquoi pas d'y squatter un endroit sympatoche, mais voilà.....

Lorsque nous arrivâmes dans ce cadre hispanisé, nous nous sommes retrouvés dans une véritable feria commerciale, où les différents stands pour la plupart de bouffe, rivalisant de clichés, entre la sangria, la musique à fond comme à Ibiza, ou la Costa del Sol, la paëlla, et puis grosso modo, voilà. Ca, sur de nombreux mètres, il paraît que c'était sur environ 1,5km.

Au milieu de tout ça, nous avons pu voir quelques éléments de l'exposition 58, avec le pavillon du bonheur, pâle copie d'une idée publicitaire diffusée sur les chaînes belges. En effet, le pavillon du bonheur est construit à partir de casiers de bière, sous la forme d'un temple venu de la période de l'entre-deux-guerres, puisqu'il a une forme assez futuriste. Enfin... en même temps, il est difficile de faire autre chose qu'un cube avec des casiers de bière j'imagine...

bon, grosso modo, nous y sommes restés très peu de temps, et au lieu d'avoir mangé espagnol, nous avons mangé une bonne pizza!!!!

lundi 9 juin 2008

Porte ouverte des Institutions Européennes

Ce week-end, le relais de la semaine en terme de visites et festivités porta nos pas vers les Institutions Européennes, qui ouvrirent leurs portes. C'est un événement annuel, puisque dans la journée, plusieurs personnes expliquèrent à d'autres personnes, qui le racontèrent à d'autres et j'm'arrêterai là, qu'ils ont déjà visité les Institutions les années précédentes, et qu'ils trouvèrent ça intéressant.


Néanmoins, lorsque l'Europe s'ouvre, c'est 19000 personnes selon les chiffres recueillis par la DG communication des I.E. qui font la queue aux portillons des bâtiments.
Alors qu'est-ce qu'était cette porte ouverte? L'Europe se doit d'être un peu plus proche de ses citoyens, et pour cela, une fois par an, nous avons le droit, sans aucune démarche administrative ou demande quelconque, la possibilité de pénétrer les immenses bâtiments où fourmillent les fonctionnaires de la C.E.

Une ballade du Parlement à la Commission, passant par le Conseil économique et social, ponctuée de danses folkloriques donnant un aperçu de la richesse culturelle de notre grande Europe unie, puis un florilège des Partis politiques nous représentant, s'étalent devant nos yeux embourbés dans cette masse humaine qui se précipite de stand à stand.


Bien entendu, ce n'est pas pour autant que l'on aurait croisé Baruso dans les couloirs, nos députés européens qui tenaient stand par pays, ou bien encore de réelles informations concernant les enjeux européens, enfin quelque chose qui explique vraiment l'oeuvre de cette journée. Pour ainsi dire, nous étions projetés dans un amas de population flottante circulant en vague rapide aux stands où l'on distribuait des souvenirs, des prospectus, des posters. De temps à autre, un stand plus intéressant que l'autre, comme celui du développement de la nourriture bio, où l'on prend le temps de discuter avec le visiteur, où l'on nous exposa clairement les revendications et proposa au milieu d'un apéritif bâtonnets de carotte et vin bio de signer une pétition contre les mesures européennes concernant l'obligation d'additifs chimiques aux aliments biologiques pour enfant.
Mais ça... ça doit être le côté vert, un peu baba cool, on gère par habitude des manifs, on sent la droite plus dépassée de ce côté là, et étrangement le PSE aussi...


Tout d'abord, nous nous sommes arrêtés au Parlement Européen, admirant la grande salle des débats où se joue réellement la destinée de l'Europe. De là, nous avons déambulé dans les larges couloirs, offrant parfois le sentiment d'être dans une réelle ville couverte, où s'enchaînent les oeuvres d'art dans les cages d'escaliers, ou dans les grands halls.


De là, nous nous sommes rendus au Berlaimont, où se trouve la Commission Européenne, ce fameux bâtiment qui a tant défrayé la chronique, par sa laideur. Bon, il est quand même un peu plus beau maintenant. En revanche, j'ai trouvé sa structure assez incompréhensible. Je n'ai jamais réussi à comprendre comment je m'étais retrouvé d'une aile à une autre... Un petit commerce s'y trouve, où l'on peut acheter des boîtes de chocolat, des journaux d'un peu partout etc etc... Bref, une sorte de petit Relay, mais cher.


Enfin, notre journée s'acheva dans le bâtiment du Comité économique et social, où les régions se sont retrouvées pour faire un petit peu de marketing territorial. J'y ai retrouvé à ma grande surprise deux choses sympathiques, déjà le Frioul, région d'origine de la familia, qui vendait pour 10€ un Verduzzo très très bueno, et ensuite, et là, grande surprise, la ville de Mulhouse qui exposait de la documentation à un stand! Après avoir discuté un peu, le type m'expliquait que Mulhouse bénéficiait d'une bonne représentation à l'Europe parce que l'Alsace payait en pot commun et non par ville représentée auprès de la commission, et que Mulhouse a tant d'aménité qu'il aurait été dommage qu'elle n'ait une bonne représentation!

Mais bon, le résultat réel de cette journée?


L'Europe nous a paru en mal de popularité, et pour cela, elle dût soigner son image. Les portes ouvertes ont vraiment été gâchées par la superficialité de l'événement. Nous étions donc surtout là pour voir les bâtiments, et prendre un bain de foule, voir l'un ou l'autre groupe folklorique, et ensuite, et à mon avis, vu l'avidité avec laquelle les gens se jetaient sur les stands à cadeau, pour récupérer le max de souvenirs gratis.

Résultat?













Nous avons 5 sacs en toiles estampillés Europe, de la documentation en double, triple, quadruple, une lampe de poche gagnée à un quizz bidon, des règles de mesure au nom de l'Europe, environ 8 stylos différents (europe, partis politiques, DG spécial), 4 peluches bleus avec l'Europe comme noeud papillon, un étui pour CD, des crayons et craies grasses de couleurs, mais nous avons râté les parapluies européens, les casquettes européennes, et sans doute d'autres choses encore....


L'image de cette journée?


Des gens rentrant avec pleins pleins de cadeau, sur la route du retour, on pouvait croire à un exode... Des gens les bras pleins de bagages déambulant l'air blafard dans les rues des institutions.











Nous, c'était pareil, puisque certaines choses nous intéressaient également, mais nous avons évité de faire les stands juste pour demander le sac en toile. D'ailleurs je me demande vraiment à quoi tout cela aura pu servir.
L'Europe a en tout cas gagné sa journée par autant de surprises distribuées. Néanmoins, elle nous est restée froide, inaccessible, sans réelle accompagnement à la compréhension de son rôle. On nous a jeté son faste à la figure, mais au-delà, qu'en retenir?

Peut être ce discours contradictoire sur le développement durable, la réduction de l'utilisation du papier, l'utilisation de matières synthétiques ou renouvelables pour économiser le pétrole dans les fibres textiles.... L'image de la documentation accumulée
est assez parlante à mon avis, sachant que 19000 visiteurs ont été présents, et combien de déchets y a-t-il eu encore... Bref, l'Europe, même dans sa campagne de proximité reste bien loin de ses citoyens et dans un monde très technocratisé.

mercredi 4 juin 2008

Une oeuvre étrange


A Schaerbeek, au croisement de l'avenue Voltaire et de l'avenue Louis Bertrand, à l'extrême fin de l'avenue P. Deschanel, une œuvre en bronze est exposée. Lors de mon premier passage, j'ai cru que c'était une réplique de la Tour Eiffel, stylisée à travers une vision plus naturaliste, et ainsi offrir un bout d'art Nouveau avec la recherche stylistique de la Nature en reprenant la Grande Dame de fer.

Malheureusement, ma première idée marque surtout un trou de culture... même si j'ai tapé juste pour la période de création, fin XIXè siècle, début XXè siècle. Cette oeuvre est celle de Jacques de Lalaing (1858-1917), dont cette sculpture erigée à Schaerbeek représente un peu l'oeuvre de sa vie, selon ce que je viens d'apprendre...

Ce n'est rien d'autre qu'un mât électrique, et non une représentation naturaliste de la Tour Eiffel ou de je ne sais quoi encore! Jacques de Lalaing a travaillé en effet, sur l'esthétisme de la base des mâts électriques, sujet à la mode pour cette fin du XIXè siècle, les villes s'équipant durant cette période d'électrification urbaine. Afin de rendre le poteau électrique plus attrayant, dont aujourd'hui nous percevons que le côté ultra aseptisé d'un corps érectile lisse, l'idée d'allier l'art aux ouvrages industriels laisse sous-entendre qu'on peut placer la sculpture à la base de l'ensemble de ces mâts électriques.
Jacques de Lalaing en fit le pari, mais il ne le remporta pas vraiment.

Cette œuvre a connu de nombreux déboires, déjà pour être acceptée par la ville, qui essuiera refus sur refus pour des questions budgétaires. Puis, une fois l'œuvre constituée, elle ne trouvera pas de place durant plusieurs années, jusqu'à ce que la Commune de Schaerbeek décide de l'accueillir jusqu'aux années 1950, où elle sera reléguée aux oubliettes des entrepôts de la ville, suite à des travaux de voieries.


En 1993, elle en ressortira pour prendre place aux croisements actuels avenue Voltaire. Il est incroyable de penser, qu'une telle curiosité se trouve là, à un croisement, et que silencieusement, elle nous raconte une histoire pleine de rebondissements, de la passion de son auteur, aux difficultés de son insertion dans l'espace publique, et enfin, la lutte pour qu'elle puisse y demeurer.


Plus d'infos:
http://www.jacquesdelalaing.be/

mardi 3 juin 2008

Un pan du mur de Berlin à Bruxelles

Petit tour du côté du Parlement Européen, un dimanche. Autant dire que c'est plutôt désert, que l'ombre que projette les importants immeubles du Parlement, donne un aspect triste et lugubre à cette ruelle policée, où demeurent seuls de personne de Sécuritas, assis sur un banc à l'entrée du sas... Mais, en longeant la grille, où les herbes toutes folles, qui grimpent, et forment un amas qui semble non entretenu, laisse entrevoir, entre les grilles, un pan de mur bariolé. De l'autre côté de la route, je me demandais bien ce que le Mauer pouvait faire à Bruxelles. A toute question, lorsque c'est l'Europe, et pour des raisons pédagogiques, un panneau explique l'entre-fait.


Et cette semaine, l'Europe nous met au vert!

Cette semaine du 3 au 6 juin l'Europe nous met au Vert, en déclarant son ou sa "Green Week". Pour l'occasion, durant ces 3 jours, l'Europe se transforme en une sorte de festival de Cannes du film scolaire, au Grammy Award de l'environnement, et aux sessions de discussions sur les différents thèmes environnementaux. Bref du boulot en perspective!

Néanmoins, ces trois jours concernant l'environnement font suite à la fête de l'environnement qui eut lieu ce 1er juin 2008 au Cinquantenaire, où des associations, des collectifs, des centres de recherches, etc, ont exposé leurs trucs et astuces environnementaux.

Par exemple, comment faire son thé, en utilisant l'énergie solaire? Très simple: "Il suffit de prendre une coupole incurvée, sur laquelle on colle des miroirs, orientés vers une structure métallique au centre de la coupole. La placer face au soleil, et laisser bouillir!"

Le vélo est aussi énormément plébiscité, sans compter que de nombreuses associations valorisaient le patrimoine environnemental de la ville, tel que la Nederpede à Anderlecht, les parcs, les fermes pédagogiques, puisqu'on y a vu un âne, un mouton, deux brebis, etc etc...

A côté de tout cela, on pouvait déguster des churros bio, avec de l'huile végétale bio, de la farine bio, du sucre non raffiné bio, une barquette biodégradable et un petit bâtonnet en bois pour les piquer. Comme quoi, tout est possible. Puis les stands des frites bio, du fromage bio, du vin bio (Oxfam était là) se succédaient jusqu'à ce que nous arrivions près du podium, où un concert bio, non j'déconne... était donné.













Et au podium, entrèrent sur scène CirKus et Neneh Cherry! Une fois de plus, en terme de concert gratuit de qualité, merci... BRUXELLES!!!!!! enfin... la fête de l'environnement. N'empêche qu'en faisant un tour dans cette exposition, on se rend compte qu'il suffit d'un presque rien pour se mettre à la page écologique... Va falloir que j'y songe sérieusement aussi moé!

La cité ouvrière du Linthout

Encore une cité ouvrière direz-vous! Ben oui, mais j'avoue que celle-ci, c'est un parfait hasard si je suis tombé dessus... Je donnais cours à l'école de Roodebeek, une école Art Nouveau d'ailleurs, encore une de ces écoles Jacobs [dirais-je sur un ton blasé... non, j'déconne, c'est toujours un plaisir d'en découvrir une nouvelle!]. Et donc voilà... Un jour, alors que j'arrivais bien trop tôt pour mon cours, j'ai décidé de faire quelques pas dans le quartier. En remontant le boulevard sur le côté droit, un petit passage (dont je n'ai eu que l'idée de photographier le passage inverse...):



et comme j'aime bien les passages, je m'y suis engouffré.

Mais je dois retourner la palme à Bxlblog.be, car l'un des blogeurs, Mich l'a trouvé avant moi, et grâce au commentaire d'un internaute, m'a permis de mieux comprendre, après coup, l'organisation de cette cité.

En fait, il y a deux parties, la première avec les maisons ouvrières, et la seconde les immeubles à appartements, qui sont d'ailleurs datés des années 1930. Aujourd'hui, les immeubles servent de contre-fort au petit quartier, dont plus que quelques maisons subsistent, puisque l'urbanisation aidant, une partie des maisons ont été détruites.

En ce qui concerne les immeubles, voir la première photo.

En revanche, les maisons ouvrières s'alignent autour de deux chemins, qui permettent de traverser de la rue du Général Gratry au boulevard de Roodebeek, et là, oh stupéfaction, le principe du jardin, des petites ruelles pavées, l'ombre des arbres, et un petit bout de propriété autour des maisonnettes donnent un charme irrésistible à l'endroit:

Zinneke Parade

Ce 31 mai 2008, Bruxelles était une fois de plus en fête, mais ce coup-ci, pas n'importe laquelle. Il y en a comme ça, qui revêtent un caractère plus important que d'autres, qui mettent en branle une partie considérable de la capitale par son réseau dense d'associations, le tout coordonné par le comité d'organisation central, du moins si j'ai bien saisi le fonctionnement.

Mais la Zinneke, c'est quoi?

Sur leur site [http://www.zinneke.org/2008/presentation/], on apprend qu'on a utilisé ce terme pour désigner celui qui a des origines multiples, symbole du caractère cosmopolite et multiculturel de Bruxelles. Pour la multiculturalité, c'est en effet ici, qu'on s'y sentira le plus proche! Dans la rue, on parle plusieurs langues, deux langues officielles se partagent la capitale, l'Europe y est installée, des quartiers ethniques demeurent par-ci, par-là, bref, une capitale cosmopolite et multiculturel, à qui, il ne restait plus qu'à trouver sa fête. Et la Zinneke fut....

Des associations, réseaux d'habitants, tout le monde peut y participer. Il suffit pour cela, juste d'ouvrir son atelier créatif cérébral, et de mettre en oeuvre son personnage, son fait, son idée dans le thème associé à la Parade, point d'orgue de la Zinneke.

Ca donne par exemple, l'histoire de la Reine de l'Eau, qui fut un des ateliers de la Zinneke, où l'on a créé le personnage, et où les enfants lui ont donné vie:




Voici par exemple le projet G.A.R.E., dont un blog des préparatifs a été soigneusement confectionné à cette adresse: http://zinneke-gare.spaces.live.com/







Après avoir préparé, répété son rôle au cours de la Parade, on défile dans les rues de la capitale, dont le parcours semble changer chaque année. Cette année, ce fut dans le Pentagone, au rythme de percussions, d'instruments divers, que les Zinnodes ont parcouru les rues, offrant au public de tout âge [les plus âgés assis par terre aux côtés des plus jeunes], leur folie créatrice, à travers leurs déguisements de bestioles des fonds marins, les pirates à l'abordage du public, ou encore les nymphes aux douceurs de mélodie classique.



La Zinneke est donc une parade multiculturelle qui a lieu tous les deux ans à Bruxelles, et qui met à contribution diverses associations, écoles, comités de quartier, jeunes qui ont envie de monter un projet, leur permettant durant une après-midi, de revêtir l'habit de leur rôle, l'habit de leur personnage et se laisser transporter par le rythme de la parade!

dimanche 1 juin 2008

la magrittamania

Bruxelles va enfin se doter d'un musée Magritte. Bon j'avoue, ça fait bien longtemps que nous sommes au courant, mais c'est que les travaux ont commencé, et que hier, en descendant à la Zinneke Parade, un panneau de signalisation routière semblait s'impatienter de l'ouverture du musée. En fait, la ville se pare, de-ci, de-là, d'indices d'une effervescence pour Magritte. Enfin, ça c'est ce que j'en dis, histoire de justifier mes photos!

Pour le musée, il ouvrira ses portes selon les dires actuels, le 9 juin 2009, regroupant près de 170 oeuvres du peintre. Magritte aura enfin un musée qui lui sera consacré (il y en a déjà un, son habitation, mais dont je ne trouve personnellement pas indispensable de s'y arrêter, j'ai été assez déçu par leur exposition), où le surréalisme sera au rendez-vous. C'est maintenant qu'André Breton se mordra les doigts! Lui qui a envoyé une lettre à Magritte, lui expliquant qu'il n'était pas un véritable surréaliste, et qu'il ne lui prédisait nullement une carrière fulgurante dans ce courant...

Pour la devantures, nous avons droit à "l'empire des lumières", c'est un régal maintenant le Mont des Arts, avec cette toile qui s'offre à nous!
et puis, ça fait un peu surréaliste, non la façade tirée en rideau sur une des oeuvres la plus connue du célèbre peintre?


Et comme je le disais, à Porte de Namur, un panneau de signalisation a décidé de coiffer ce qu'il averti d'un merveilleux chapeau melon, avis aux amateurs de Magritte.